Une des autres approches possibles de l’œuvre est le travail autour de l'affiche.
Les enfants du cinéma mettent en avant deux affiches du film. Dans un premier temps il est intéressant de se pencher sur la première des deux affiches (cliquez sur l'affiche pour voir la bande annonce)
En voici une première analyse :
Dans ce cas précis, nous découvrons la Belle et la Bête, sans réel décor autour, plongés dans le noir. Leur position n'est pas anodine : la Bête, symbole de force physique brute, de bestialité, de violence même, domine la Belle, fragile, renversée comme évanouie, toute à sa merci.
La Bête apparaît alors comme une sorte de vampire...pourtant son regard bienveillant et l'absence d'agressivité dans son approche traduisent d'emblée sa dualité : il est enfermé dans un corps de bête mais a un cœur bienveillant. La Bête porte un costume bleu, soulignant encore sa douceur, et une collerette blanche soulignant sa bonté : le blanc étant la couleur de la lumière, et de la paix, mais aussi de la pureté. La Belle quant à elle est blonde, et semble ne pas avoir de corps... comme dans la plupart des affiches du film.
Évanescente, ou comme une apparition pour la Bête, cette absence de corps traduit peut-être aussi l'ambivalence du personnage : Belle est belle de corps, mais aussi de cœur, et elle n'a pas besoin de celui-ci pour être une bonne personne.
En voici une première analyse :

La Bête apparaît alors comme une sorte de vampire...pourtant son regard bienveillant et l'absence d'agressivité dans son approche traduisent d'emblée sa dualité : il est enfermé dans un corps de bête mais a un cœur bienveillant. La Bête porte un costume bleu, soulignant encore sa douceur, et une collerette blanche soulignant sa bonté : le blanc étant la couleur de la lumière, et de la paix, mais aussi de la pureté. La Belle quant à elle est blonde, et semble ne pas avoir de corps... comme dans la plupart des affiches du film.
Évanescente, ou comme une apparition pour la Bête, cette absence de corps traduit peut-être aussi l'ambivalence du personnage : Belle est belle de corps, mais aussi de cœur, et elle n'a pas besoin de celui-ci pour être une bonne personne.
La rose enfin, symbole de leur réunion, de la rencontre, mais aussi de l'amour passionnel et de la beauté difficile d'accès - car se cachant derrière des épines- se retrouve sur l'affiche. Le rouge de cette rose, peut représenter la passion, le sang, la violence, mais aussi le pouvoir : le pouvoir de l'amour qui viendra ici briser l'enchantement dont est victime la Bête.
Enfin l'absence de lumière, le noir très présent sur l'affiche nous renvoie à la symbolique de la couleur noire -chaos, désespoir, peur...- mais aussi à celle de l'absence de lumière : noirceur de certaines âmes dans l'histoire (les sœurs avares et prétentieuses, le frère joueur et égoïste, Avenant l'amoureux malintentionné...) autant de personnages invisibles dans l'affiche mais bien présents dans l'histoire. Enfin l'ombre évoque la noirceur de l'âme de la Bête, pris au piège dans son corps d'animal, qui ne se pense pas doué d'esprit et ne croit pas mériter l'amour de la Belle, bien qu'il le désire.

Une anecdote pour aller plus loin :
L'affiche est colorisée : nous sommes en 1946, la couleur existe déjà au cinéma, mais pour des raisons économiques elle n'est pas systématiquement possible au cinéma. A cette époque les laboratoires développant les pellicules en couleur se trouvent en Angleterre, et le film est fait au sortir de la guerre. Impossible donc qu'il voit le jour en couleur.
Il peut être intéressant d'analyser les autres affiches françaises du film :
La première de cette série de trois affiches joue beaucoup sur la couleur, et la clarté. Le vert et le bleu y sont très présents donnant une douceur à l'ensemble et renforçant le rapport de délicatesse et de bienveillance que l'on croit percevoir entre la Belle et la Bête. L'image de Jean Marais en Prince nous dévoile la fin de l'intrigue, mettant en avant la métamorphose du personnage, mais aussi son retour au rang d'homme, dénué de merveilleux : il est à la hauteur de la Belle, une fois transformé en homme, tout comme il est à la hauteur de Belle sur cette affiche. La rose a disparu, laissant place à des sortes de volutes rouges, ayant le même genre de signification que celle-ci du fait de leur couleur commune mais moins marqué cependant.
La seconde affiche fait moins appel à l'imagination et à l’interprétation. Plus figurative, elle nous montre les deux personnages, d'apparence humaine, et le Magnifique, le cheval magique qui amènera la Belle au château. Cette affiche met en avant un élément magique du film : le Magnifique, cheval blanc qui avance grâce à une formule, devant un décor de forêt brouillé aux tons verts et bleus assez soutenus.
La dernière affiche quant à elle montre clairement le lien entre le film et l'école de peinture flamande à laquelle les références seront nombreuses dans le film ("La jeune fille à la perle" de Vermeer par exemple). Le tout agrémenté de couleurs presque "criardes" très éloignés des tons froids de ce courant. La belle y revêt une robe bleue et un tablier blanc (tenue de la Belle de Walt Disney, au passage), tandis que le personnage derrière, qui semblerait être la Bête, une fois transformé porte à confusion. Il pourrait en effet s'agir d'Avenant (sa tenue sur cette affiche sera également repris par Disney, pour le personnage de...Gaston, avatar d'Avenant). Le tout devant une fenêtre rappelant de nouveau l'école Flamande. On notera également l'auréole de rouge au pied de la robe de Belle, rappelant la tenue de l'homme, ajoutant une touche de violence à l'image, peut-être du fait du destin tragique qui attend Avenant dans le film ?
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Gaston, sorte d'avatar d'Avenant (Walt Disney) |
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Belle (Walt Disney) |
Les polices utilisées dans les affiches sont également intéressantes : tantôt massives et droites, elles deviennent italiques et fluettes à loisir. A noter que c'est dans la troisième affiche que le principe de "La Belle" en italique, gracieux et délié, et "La bête" dans une écriture massive, plus "lourde" est utilisée. C'est cette version qui sera souvent ré-utilisée dans les affiches étrangères, notamment dans les versions anglophones.
Quelques exemples d'affiches étrangères du film - qui pourront aussi être analysées - par groupe d'élèves par exemple- une fois l'analyse des affiches françaises faites en classe :
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Affiche suédoise |
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Affiche Allemande |
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Affiche Américaine |
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Affiche autrichienne |
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Autre affiche américaine |
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Affiche Danoise |
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Affiche Mexicaine |
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Affiche Hongroise |
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Affiche américaine |
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Affiche Russe |
Les affiches américaines, et l'affiche française de la version de Walt Disney : il existe ainsi les deux versions...Une des affiches est lumineuse, rehaussée de couleurs chaleureuses, montrant les différents personnages, tout à leur joie devant une Belle et une Bête dansantes. L'autre, sombre, met en exergue la rose, ciment de l'histoire, et montrent les personnages baignés de lumière, et pourtant plongés dans l'obscurité...que de symboles chez Disney ! Cette deuxième affiche peut aussi rappeler l'école de peinture flamande, par la disposition des personnages et la présence de la fenêtre...
A noter, d'ailleurs, que c'est parce qu'il s'est inspiré des lampes mi-humaines/mi-machines de la version de Cocteau, que Disney a rendu les personnages mi-objets/mi-humains. Il a également réutilisé le miroir, inexistant dans le livre.
De même l'utilisation d'italique pour le mot "Belle" et d'une police plus massive pour "Bête" dans l'affiche française du dessin animé n'est pas sans rappeler l'utilisation de ces mêmes genres de police dans les affiches originales française du film, soulignant toujours la fragilité et la grâce de la Belle, face à la puissance et à la force de la Bête.
De même l'utilisation d'italique pour le mot "Belle" et d'une police plus massive pour "Bête" dans l'affiche française du dessin animé n'est pas sans rappeler l'utilisation de ces mêmes genres de police dans les affiches originales française du film, soulignant toujours la fragilité et la grâce de la Belle, face à la puissance et à la force de la Bête.
Revu à la TV aujourd'hui ,je préfère la vraiment Jean Marais dans le rôle de la bête.
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