vendredi 17 octobre 2014

Préparation de l'animation autour de "Alice" : travail autour du support visuel


Un travail avec les enfants, autour de l'affiche de Alice peut être utile et intéressant. Cela permettra, en préambule d'une séance consécutive au visionnage du film, à un animateur jeune public d'en savoir plus sur la compréhension du film par les enfants, mais aussi de leur montrer comme une affiche peut donner au spectateur des éléments sur le film qu'il va voir.

L'affiche utilisée sur le site Les enfants de cinéma pour le film Alice est la suivante. On y découvre Alice, mise en abîme au cœur d'une porte dans une porte, ce qui permet ainsi d'attirer d'emblée l'attention sur elle. Que fait cette petite fille, coincée dans une pièce à nous regarder à travers une si petite porte ? Tout autour d'elle, les ténèbres semblent régner... et son visage mâtiné d’inquiétude nous donne dès la première vision de l'affiche, une idée du ton du film : il sera tantôt étrange, tantôt inquiétant... d'un onirisme très particulier. Le bras tendu d'Alice donne aussi à celui qui regarde l'affiche l'impression qu'en plus de l'interpeller du regard, elle va l'attraper, comme s'accrocher à lui pour réclamer son aide. Et pourtant, son visage a quelque chose d'impassible qui tend à nous faire croire qu'elle est maître de la situation. C'est là toute l'ambivalence du personnage d'Alice : les situations qu'elle vit dans le film lui échappe bien souvent, l'inquiète, comme les décors et les personnages loufoques qu'elle croise, et pourtant, puisque c'est son rêve, elle maîtrise tout. 

Les tons très clairs de l'affiche, presque un peu fades contrastent fortement avec les ombres autour du visage d'Alice, ce qui renforce l'inquiétude que l'on peur ressentir en regardant l'affiche : où se trouve donc la petite fille ?
La police du titre, écrit en blanc (rappelant la couleur du cher lapin), imite une écriture, comme pour nous rappeler que l'histoire qui va être contée est une "matière vivante", qui peut changer au gré de celui qui écrit/film et nous étonner.

Cette image sera reprise dans plusieurs déclinaisons de l'affiche :



 
Une autre version d'une affiche français utilise cette fois l'image d'Alice sur sa petite montagne de feuilles. On la croirait perchée en haut d'un arbre, regardant vers le bas comme cherchant par quel moyen elle va réussir à descendre. Impression qui est renforcée par le fait que le cadrage ne permet pas de voir le sol, et donc la hauteur à laquelle est juchée la petite fille. Et ses bras et jambes semblent à demi dévorées par les feuilles, comme si elle était en fait assise sur des sables mouvants ! Cela n'est pas sans rappeler ce rêve que va être tout le film et dans lequel Alice va se retrouver engloutie complètement. Cette affiche est tout aussi mystérieuse que la première, ne nous permettant pas de définir ce qui va pouvoir advenir à Alice, à ceci prêt que nous devinons que son périple sera rocambolesque.


Voici l'affiche qui serait, a priori l'affiche originale du film, ou du moins une affiche tchèque.
C'est une affiche non pas photographique mais dessinée. Si le fond est violet, couleur du mystère et d'un certain esotérisme, nous donnant une idée de l'athmosphère du film, les personnages représentés, ainsi que le toit de la maison sont à dominante rouge. Alice et celle que l'on devine être la Reine de coeur se télescopent, comme sur une carte à jouer (rappel au passage de nombreux personnages du film qui sont des cartes), comme si les deux personnages féminins étaient l'incarnation d'un seul et même personnage. D'un côté la petite fille à l'imagination fertile, qui rêve, imagine, mais reste un peu "bridée" par ses bonnes manières et de l'autre, la Reine, femme sanguinaire, cruelle et violente, voir un peu folle, qui ordonne de décapiter ses sujets en permanence. Le rouge symbolise ici de multiples choses : le rouge du cœur, couleur de la reine, le rouge de la violence, de la cruauté, et le rouge de la tentation (d'Alice qui suit le lapin blanc partout, envers et contre tout). Enfin, la maison en arrière plan, avec sa fenêtre unique qui semble ouverte sur le monde est un appel : comme l'appel qu'Alice recevra du lapin blanc, celui d'entrer dans un monde dont on ne sait rien mais qui nous appelle.


Une dernière affiche, glanée sur internet, et qui semble anglaise cette fois.

De nouveau c'est une affiche illustrée, reprenant d'ailleurs les couleurs de sa prédécesseur tchèque : dominante violette et rouge.
Cette fois Alice n'est pas hors mais dans la maison. La voilà immergée, l'eau semblant lui sortir de la bouche, avec des flammes sur la tête, comme lorsque tombée de l'ascenseur et étant parvenu à devenir petite pour passer la porte, elle se retrouve à pleurer tellement que la pièce se rempli d'eau. Des flammes semblent s'échapper des gouttes, de nouveau un élément contradictoire qui n'est pas sans rappeler l'onirisme un peu fou du film, et qui n'hésite pas à convoquer les contraires pour jouer le décalage.
Cette maison-ci permet, au travers de ses fenêtres de laisser deux personnages du film regarder Alice : la Reine de coeur, et le Chapelier fou, qui chacun du coin de l’œil semble surveiller la petite fille. Cette affiche, étrange, "colle" bien au film, en en rendant en partie l’atmosphère.



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